Livre : Le moment est venu de dire ce que j'ai vu – Philippe De Villiers
Pourtant présenté(1) comme son titre le laisse entendre comme un livre contenant des révélations fracassantes, le dernier ouvrage de Philippe De Villiers ne dévoile pas de mystère, mis-à-part quelques anecdotes amusantes sur les caractères et les manies de nos personnages politiques. Mais là n'est pas l'important, c'est même mieux ainsi, la belle plume de Philippe De Villiers, déjà exercée aux romans historiques méritait mieux que le ton de la polémique.
On trouvera ici une chronique de la vie politique française des 35 dernières années. Période mal connue par les gens de ma génération car sous prétexte d'avoir vécu dans une période, on pense la connaître et on ne la revisite pas. C'est comme pour la géographie, l'habitant d'un lieu connaît mal son propre environnement, un Clermontois peut citer difficilement le nom des volcans de la chaîne des Puys, peut-être plus difficilement qu'un touriste de passage. Ce voyage aux époques de Giscard, Mitterand et Chirac nous rafraîchit la mémoire et nous permet de mieux nous situer dans notre propre époque, preuve efficace que l'histoire peut être au service du présent.
Philippe De Villiers s'exprime avec sincérité et honnêteté. Retiré de la vie politique, il s'autorise la franchise et la confidence.
En résumé voici quelques thèmes abordés et points de vue à retenir :
- · Pour faire une campagne électorale, il faut de l'argent. Et ce besoin absolu a fait franchir la limite de l'honnêteté et de la légalité à plus d'un candidat. Dans le panorama politique, tous ou presque on mis les mains dans le pot de confiture. En conclusion, il ne faut pas se morfondre mais au contraire se féliciter que Debout La France manque d'argent : c'est le signe de sa probité et son indépendance.
- · A Bruxelles les lobbys règnent en maître. Les députés sont courtisés en permanence. Les commissaires deviennent lobbyistes, les lobbyistes deviennent commissaires (page 202). On ne parle même plus de conflits d'intérêts : les sphères de la politique et de l'économie se confondent complètement. Mauvais signe pour les démocraties d'Europe ? Pensez-vous donc, pour les libéraux c'est un progrès !
- · En conséquence, les élections législatives européennes sont un simulacre de démocratie.
- · L'Euro qui devait être un outil a été élevé au rang de religion (page 239). Dès lors, on comprend toute la difficulté de débattre sereinement de la suppression ou de la sortie de l'Euro.
- · L'Union Européenne ce n'est pas la paix, mais la discorde : la Grèce réclamant des dommages de guerre à l'Allemagne en est un exemple.
- · Forcé par l'Union Europénne de mettre fin à l'état social français au nom d'une concurrence libre et non faussée, le pouvoir sous Mitterand, et les pouvoirs se succédant depuis 35 ans ont privatisé, et brisé un système industriel et social qui était notre héritage de l'après-guerre. Les perles ont été jetées aux pourceaux : les sociétés nationales de distribution d'énergie et d'eau, les autoroutes...
- · Du point précédent il faut donc admettre que l'alternance est une fumisterie qui dure depuis 35 ans. Pourtant tant de Français s'y accrochent encore !
- · Dans la même période, pour compenser l'abandon de la masse laborieuse par le pouvoir, le parti socialise a reporté toute son attention sur les populations immigrées, nouveau "peuple élu". Bien loin de favoriser l'intégration des étrangers, cette politique n'a fait que développer les communautarisme et fait du parti très minoritaire qu'était le Front National, un parti de première envergure. Philippe De Villiers nous remet en mémoire (page 108) l'imposture de SOS Racisme(2)
- · La banalisation à outrance de l'IVG(3) et la déconstruction de la famille procèdent d'une volonté politique de dénatalité de la France, au profit d'une immigration forcée, sans cohérence avec les besoins et les capacités d'accueil du pays et destinée à briser l'homogénéité de la nation et à faire de la pression sur les travailleurs mis en concurrence avec des émigrés souvent sous-payés.
Triste constat donc; d'autant plus triste et effrayant pour l'avenir de notre démocratie que ce constat se recoupe avec différentes analyses des médias indépendants et avec ma propre (et modeste) vision de l'évolution de la France. Philippe De Villiers ne nous donne pas qu'un simple témoignage personnel, il nous met face à la réalité.
Enfin, on regrettera l'absence de proposition de la part de l'auteur pour échapper à la mort de la France. Pas un mot sur Nicolas Dupont-Aignant et Debout La France. L'unique espoir de monsieur De Villiers repose sur la jeune génération de la Manif Pour Tous. Pourquoi pas ? le mouvement a effectivement suscité des vocations (j'en suis) mais on peut craindre l'absorption de ces forces vives par monsieur Sarkozy l'hypnotiseur, qui a déjà tant promis.
Monsieur De Villiers votre expérience est précieuse, pour nous les militants de Debout La France, et pour nous tous concitoyens d'une nation souveraine qui fonce droit vers le retour aux féodalités et, qui sait, peut-être vers l'esclavage.
Monsieur De Villiers il vous suffit de crier "Debout La France" !
Jérôme Framery DLF63
(1)Vidéo de présentation sur le plateau de TV Liberté : https://www.youtube.com/watch?v=Ppiqbjix7JA
(2)Voir mon article "Laïcité, le charme rompu"
(3)Voir mon article : https://dlf-auvergne.blog4ever.com/livre-echapper-a-la-mort-de-la-france-par-francois-billot-de-lochner
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