Debout L'Auvergne

Longtemps dynamique et vivant, le secteur des Salins connaît depuis quelques années une suite de fermetures dictées par des choix politiques incohérents et des choix économiques néfastes.

- La fermeture de la gare routière : après avoir fait l’objet de restauration des façades nord et est en 2001, la gare routière, située en plein centre-ville, et non vers la gare ferroviaire, est rachetée en 2006 par la communauté de communes (Clermont-communauté) en vue d'être transformée en BCIU (bibliothèque communautaire inter- universitaire), deuxième pôle livre en France...
Le bâtiment, oeuvre de l’architecte de renommée régionale Valentin Vigneron est inscrit au patrimoine. La façade, ainsi que le "dôme" et sa mosaïque sont conservés.

La gare routière, malgré un collectif de soutien contre sa démolition est sacrifiée pour faire place à la grande bibliothèque que Clermont-Ferrand et sa communauté d'agglomération veulent ouvrir en 2009. Chantier énorme, avec une facture à l'avenant : 70 millions d'euros. Ce sera la plus grande bibliothèque de France, en surface (25 000 mètres carrés, 2 000 places assises), juste après la BNF parisienne. «Nous espérons rayonner au niveau national et, pourquoi pas, européen», s'enflamme Olivier Bianchi, président de la commission culture de la communauté d'agglomération à l’époque et candidat en 2014 à la mairie de Clermont-Ferrand.

- Qu’en est-il de ce projet de grande bibliothèque ? Aujourd’hui cet espace est toujours vacant et en friches.

- Ce soi-disant grand projet est un vrai ratage qui a coûté très cher aux contribuables (environ 5 millions 600 000 euros) et montre une vraie incompétence des élus majoritaires de cette ville.

- La fermeture des commerces attenants à la gare routière, dont les commerçants n’ont été  indemnisés que tardivement.

- La fermeture de la Brasserie de la gare routière, haut lieu réputé de la gastronomie clermontoise, et lieu de rendez-vous obligé lors du festival du court-métrage. Près de 3000 professionnels du cinéma venus du monde entier étaient accueillis dans ce quartier de Clermont et se retrouvaient le soir à la Brasserie pour des soirées festives mémorables qui auraient pu durer encore si le fumeux projet  de construction de la deuxième plus grande bibliothèque de France n’avait germé dans l’esprit des décideurs municipaux. Un projet qui ne verra évidemment jamais le jour, mais qui condamne la brasserie : en 1999, le propriétaire de l’établissement, M. Gilbert cède l'affaire à un groupe national qui la fera vivoter jusqu'en 2006, et puis fermeture définitive.

- La fermeture de l’Hôtel-Dieu, là encore avec un projet de construction de la fameuse grande bibliothèque… mais depuis des années un imbroglio juridique entre le CHU, propriétaire du site et vendeur,  les investisseurs privés qui s’étaient portés acquéreurs et la révision du POS par la municipalité en juin 2013 qui, de facto, contrarie les projets de ces investisseurs… le site de 4.5 hectares en centre-ville est encore aujourd’hui à l’abandon, et les bâtiments se dégradent.

- La fermeture de la grande librairie des Volcans. Certes la responsabilité de cette fermeture incombe principalement  au groupe Chapitre dont la gestion semble n’avoir visé qu’à satisfaire les actionnaires. Les librairies sont aussi aujourd’hui concurrencées par les ventes sur internet  et  affaiblies par une modification des pratiques de lectures. Toutefois la fermeture de cette grande librairie  dans une grande ville universitaire et une capitale régionale ne laisse pas d’attrister et d’inquiéter.

- Un groupe d’employés de cette librairie tente de la sauver avec un projet de Scop… ils ont engagé leurs indemnités de licenciement, obtenu une aide du conseil général d’Auvergne et reçu le soutien de donateurs privés… Souhaitons-leur de réussir pour le rayonnement culturel de la ville et la redynamisation de ce secteur.

- Quelle part pour le sauvetage de cette librairie a pris la municipalité et en particulier l’adjoint à la culture, M. Olivier Bianchi ? M. Bianchi aurait participé à la journée de soutien à cette librairie le 7 janvier 2014… N’est-ce pas un peu tard et un peu insuffisant ? Quel soutien concret la municipalité a-t-elle apporté à cette librairie pourtant une des plus rentables de France parmi celles que contrôlait le groupe Chapitre.

- Un chantier de fouilles archéologiques qui traîne en longueur et dont on est sans nouvelles.

- Après la découverte en décembre 2006 d’un colossal pied de bronze d’une statue romaine antique, le chantier de fouilles sur le site de l’ancienne gare routière démolie semble avancer au ralenti. Le pied de bronze est actuellement en réserve au dépôt du service régional d’archéologie… il n’est donc même pas visible pour le public…. Est-ce cette obligation de fouilles qui a rendu caduc le projet d’une grande bibliothèque ou est-ce parce que le projet initial était démesuré ?

Ainsi à cent mètres du rutilant centre Jaude 2 , des destructions et des fermetures de sites, des projets mirobolants abandonnés, une vente de domaine bloquée pour cause de révision du POS, un grand pôle culturel en danger de disparition….. telles sont les conséquences d’une gestion municipale fluctuante, incohérente et au final ruineuse et désastreuse.

 En  un mot, dans ce quartier, c’est pas le pied !