Debout L'Auvergne

On aura peut-être lu dans les programmes et intentions politiques de DLF la volonté sans compromis de défendre la langue française comme objet de notre patrimoine national, garantie de notre France Une et Indivisible comme par exemple dans cet article : http://www.debout-la-france.fr/communique/langues-regionales-francois-hollande-peur-du-referendum

Dès lors certains seraient tentés d'en conclure que les militants et sympathisants de DLF sont de dangereux enragés enfermés dans leur idéologie nationaliste et incapables d'admirer la beauté et la valeur d'une tradition ou d'un patois local. Rien n'est évidemment plus faux. La défense vigoureuse de la langue française pour la sauvegarde du bien commun et pour l'égalité des concitoyens que nous sommes ne s'oppose en aucun à la préservation des patrimoines locaux.

Et pour preuve de sincérité permettez-moi de vous offrir chers amis ce touchant poème de Jules Mousseron mineur et poète nordiste. Vous n'imaginez pas mon émotion de partager cette fierté des mineurs nordistes; ce poème je l'avais appris par coeur au CM2 et à ce titre il fait partie de mon patrimoine personnel et nul ne saurait me l'ôter. C'est l'histoire d'un mineur qui n'échangerait pour rien au monde son "briquet" c'est-à-dire le repas du mineur : des tartines beurrées avec du fromage.

L’Briquet

Au fond del fosse, à l’ouvrache,
Nous, mineurs, v’là not’ festin :
Deux tartin’s plaqué’s d’ fromache
Et d’ bon burr qui guill’ su l’ pain.

Ch’t’un briquet dins not’ langache.
El’ roi n’est pas not’ cousin
Quand pou l’ mier, in s’ met à plache
Sur un caillau comm’ coussin.

Aussi, quand, au jour, j’y pinse,
J’ vous assur’ qué si j’os’ros
J’ m’in pourléqu’ros cor les dogts !

Ah ! comarat’s, queull’ bonn’ guinse !
Pour mi, j’ cang’ros point m’ briquet
Pou tous les plats d’un banquet.

Jules Mousseron (1868-1943)

Jérôme Framery DLF63